On croirait d’abord entendre une conversation entre le piano de Rafael Zaldivar et le saxophone de Guillaume Tremblay, mais il y a plus que cela; Rezos, c’est l’endroit où l’un dit à l’autre, je connais le territoire de ton son, et lui offre tout l’espace nécessaire à son déploiement. C’est une histoire d’écoute exemplaire et d’échanges élaborés le long de ruses rythmiques d’une grande finesse. On y trouve une part d’entêtement, aussi; entêtement envers la clarté de lignes mélodiques situées à mille lieues du narcissisme de l’ego ou des fioritures inutiles. La précision du mouvement, ici, n’a rien de tape-à-l’œil; sobre, elle s’entend comme une invocation.


Il s’agit enfin d’une histoire de virtuosité où se côtoient technique et vulnérabilité à travers la rencontre de ces deux musiciens qui ne cherchent pas à s’imposer, plutôt à faire entendre ce qui se trame dans la simplicité des cœurs. L’entendez-vous, le jeu de ceux qui ne rebutent ni à l’audace ni à l’offrande?
(texte par Laurance Ouellet Tremblay)